Que reste-t-il de la RDA ?
L’Alexanderplatz
Une des places historiques de Berlin, surnommée « l’Alex’ » par les Berlinois. Tour à tour marché aux bestiaux, champ de manœuvre pour les militaires et depuis longtemps un des carrefours de la ville. La place reçue ce nom en l’honneur du Tsar de Russie Alexandre I lors de sa visite à Berlin en 1805.
Alfred Döblin en fait le lieu de son roman éponyme « Berlin Alexanderplatz » paru en 1929, où il décrit le Berlin de l’entre-deux guerres, le Berlin des petites gens et de la montée du NSDAP.
Aujourd’hui, autour des hôtels, centres commerciaux et autres magasins construits après la réunification, l’Alexanderplatz porte encore les marques de l’architecture socialiste. La tour de télévision, du haut de ses 368 mètres, surplombe le centre-ville et propose une vue sur Berlin depuis le restaurant Sphere à 203 mètres de hauteur. Inaugurée le 3 octobre 1969 pour les 20 ans de la fondation de la RDA, la tour de télévision est aujourd’hui avec la Porte de Brandebourg, une des emblèmes de la ville.
Point de rencontre des Berlinois et des chanteurs de rue, l’imposante horloge universelle trône au centre de la place depuis 1969. Tout comme la tour de télévision, elle fait partie des emblèmes de la ville. L’Alex peut changer, être réhaussée de nouveaux immeubles ou magasins, traversée par d’autres lignes de tramway – impossible d’imaginer la place sans elle. Elle fait d’ailleurs son apparition dans le film devenu culte sur la RDA : « Good bye, Lenin! ».
Autre bâtiment caractéristique de l’architecture socialiste : La Haus des Lehres, la Maison de l’enseignant, un géant en béton, qui propose depuis des bureaux pour entreprises. Encore en état, la fresque de Walter Womacka qui ceinture le bâtiment. La Haus der Statistik, Maison de la statistique, cet ensemble de trois bâtiments non loin de la place, est aujourd’hui vide, mais pas pour longtemps. Construit entre 1968 et 1970, le bâtiment abritait les bureaux de l’adminstration centrale de statistique jusqu’en 1989. Après la réunification, c’est la nouvelle Administration fédérale de statistique et la Commission fédérale pour les dossiers des services de la sécurité de l’État de l’ancienne RDA (Bundesbeauftragten für die Unterlagen des Staatsicherheitsdienstes der ehemaligen Deutschen Demokratischen Republik), chargée de traiter les dossiers du ministère de la Sécurité de l’État (StaSi), qui s’y installèrent un temps – ironie de l’histoire.